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NOCTURNE.
La nuit écoute et se penche sur l'onde
Pour y cueillir rien qu'un souffle d'amour;
Pas de lueur, pas de musique au monde,
Pas de sommeil pour moi ni de séjour.
O mère, ô Nuit, de ta source profonde
Verse‑nous, verse enfin l'oubli du jour.
Verse l'oubli de l'angoisse et du jour;
Chante; ton chant assoupit l'âme et l'onde:
Fais de ton sein pour mon âme un séjour,
Elle est bien lasse, ô mère, de ce monde,
Où le baiser ne veut pas dire amour,
Où l'âme aimée est moins que toi profonde.
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